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La noirceur des sentiments
On arrive à faire bonne figure. On arrive à faire rire, à donner le change. On arrive à faire croire que tout va bien.
Je souris, je ris, je vis. Et je la cache du mieux que je peux.
15 ans. Le lycée. J'encaisse les critiques, les choses abominables que l'on peut me dire. J'encaisse, j'en rigole. En façade.
Chez moi, je me cache. Je me terre. Je me réfugie dans mes études. Je me mutile. Je me fais vomir après chaque repas. Je ne mange plus le midi quand je reste au lycée. Je m'enfonce jusqu'à presque commettre l'irréparable. Presque.
J'essaye d'avancer. Je commence les études supérieures, je trouve ma place, je trouve ma voie. En apparence. J'arrive même à me tromper moi-même.
Je pars en Angleterre, et je pense que plus rien ne peut mal se passer. Je suis où je suis supposée être, je suis bien, je suis heureuse. Du moins, je le pense. Des évènements difficiles à vivre se passent, mon cœur se brise. Et le verdict finit par tomber. Alertée par la dureté des mots de mon amie d'alors que j'avais au téléphone, je consulte un médecin. Je souffre de dépression.
Foutaises! Moi? Dépression? Non, vous faites erreur. J'oublie, je passe à autre chose, je rencontre mon futur mari, le futur qui s'annonce semble être plein de promesses. Mais elle est toujours là, elle ne lâche pas prise.
31 ans. Je perds mon bébé. Je m'enfonce. Cette fois, même si c'est après de longs mois de lutte, j'accepte le verdict.
Je la combats du mieux que je peux. Je n'y arrive pas toujours. Non, souvent, je veux juste rester chez moi, ne voir personne, ne rien faire. Je m'accroche. Je me bats. Mais parfois, une petite étincelle me fait sombrer. Un petit rien qui devient pour moi un tout. Une parole d'une personne malveillante qui veut soi-disant vous "faire réagir" et qui fait tout le contraire. Une mauvaise nouvelle. Une succession de petites choses banales mais qui me semblent insurmontables. Une peur irrationnelle que l'on ne peut pas contrôler. Des sentiments qui vous envahissent et que vous avez peine à contrôler.
Mais on donne le change. On parvient à faire rire.
Je me bats. De toutes mes forces.
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Commentaires
On combat, on lutte, contre soit même. On fait bonne figure, on fait illusion, on tente de se convaincre mais non... Et quand on tente de dire qu'en fait, non, ça va pas, personne ne fait attention, soit parce qu'on donne trop facilement le change, soit parce qu'on s'adresse à des personnes dans la même situation... Et au final c'est pire, c'est comme se noyer en permanence et tout le monde te regarde sans rien voir.
Sache en tout cas que tu es toujours la bienvenue si tu veux, pour parler ou juste se changer les idées...
3JohannaJeudi 14 Août 2014 à 01:294kaliJeudi 14 Août 2014 à 09:13Porter le masque c'est epuisant... donne-toi aussi le droit de craquer et vider la pression ma chérie !
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♥ ♥ ♥ ♥ ♥
Comme je te comprends....